Lors d’un séjour à Cuba, à la suite d’une discussion avec un ami cubain, le plasticien belge Wim Delvoye décide d’utiliser son penchant pour le tatouage dans son travail. « Tu sais, Fidel Castro parle de libéraliser le régime, mais la seule concession qu’il veut bien faire à la population, c’est de permettre d’avoir un cochon dans chaque maison. » . Dans la tête de l’artiste se tisse rapidement un lien entre l’animal, symbole capitaliste en régime communiste permettant l’épargne et une oeuvre d’art dont des collectionneurs fétichistes pourraient attendre la même chose : une plus-value dans le temps. Wim Delvoye se met alors en tête de tatouer des cochons. Mais ce simple acte n’est pas assez percutant pour lui. Il crée alors son “Art Farm”, qu’il monte très facilement en chine. Un lieu dans lequel il élève ses propres bêtes dans l’unique but de les tatouer au rythme de quelques heures par jour. Après la mort d’un animal, sa peau est récupérée et exposée, ou alors la bête est empaillée. Elles peuvent aussi être vendues. On peut se demander ce qui pousse Wim Delvoye dans cette entreprise sommes toute particulièrement étonnante.